Depuis deux décennies les téléromans nous ont habitués à des lectures de la réalité dans certains cas discutables. Il y a eu tous ces téléromans bâtis autour des histoires de couples. L’homme y avait régulièrement le mauvais rôle. Difficile de voir un homme mature, équilibré et généreux. La femme, la victime, avait les qualités. L’instabilité des couples était l’apanage de l’homme.
Le message, si l’homme devenait semblable à la femme tout irait mieux. Bien sûr ceci ne s’applique pas à tous les téléromans, je décris la tendance lourde. La nouvelle vague de téléromans, dont «Les haut et bas de Sophie Paquin» serait le représentant typique, présente tout un ensemble de personnages aussi déséquilibrés les uns que les autres. Le message : chaque humain a son propre déséquilibre, il n’y pas moyen de s’en sortir, autant faire avec. La normalité n’existe pas. On fait passer la pilule en utilisant la comédie.
Je ne discute pas la qualité incontestable de cette série, avec une brochette de comédiens de haut niveau. Arrive enfin un téléroman construit autour de la famille, présentée comme un milieu plus riche que le couple. Les enfants tiennent une place importante dans cette série. Dans cette histoire, premier changement majeur, les trois femmes ont des difficultés personnelles qui nuisent à la famille. Les époux sont matures, équilibrés et généreux. Enfin de vrais hommes comme on en croise dans la vie.
Les auteurs ont eu la bonne idée de ne pas noircir ces femmes, la trame de l’histoire laisse présager qu’elles vont s’en sortir. Adieu la lecture féministe revancharde et celle des marginaux qui noircissent tout le monde pour se sentir mieux, pour laisser la place à une lecture prenant sa source dans le bon sens. Félicitations pour la clairvoyance et le courage des auteurs de Yamaska.
John White, Québec