L’Ingratitude et le relativisme

Une dame me confiait que ses deux enfants ne lui donnent aucun signe de vie depuis quatre ans, même sa fille qui a eu un enfant ne lui adresse pas la parole et ne lui a jamais permis de voir le bébé. Pourtant elle est persuadée d’avoir été une bonne mère. Il n’est pas rare d’entendre des enfants affirmer qu’ils n’ont pas demandé d’être mis au monde. Le nombre de parents qui vivent un déficit de reconnaissance augmente. L’ingratitude a toujours existé, ses causes sont connues, une question reste : pourquoi y en a-t-il tant aujourd’hui?Pour avoir de la reconnaissance envers ses parents, il faut être persuadé de trois choses : qu’ils nous ont fait du bien. Que cela leur a demandé des efforts, sinon ils n’auraient pas de mérite. Que ce qu’ils nous ont apporté, ils l’ont fait pour nous et non pour eux-mêmes. La plupart des parents diraient que le soin qu’ils ont mis à élever leurs enfants remplit  sans l’ombre d’un doute ces trois conditions. Alors pourquoi l’ingratitude?

Il s’est produit un changement dans la société depuis quelques décennies. Au plan des idées, il est de plus en plus accepté que chacun a droit à ses idées. Personne ne peut prétendre avoir la vérité. Même si des idées se contredisent, elles ont autant de valeur, il faut respecter ce que chacun pense. C’est ce qu’il est convenu d’appeler le relativisme. Les nouvelles générations baignent dans cette façon de voir depuis l’enfance et l’ont adoptée.

Cette façon de penser a des conséquences sur la vie familiale. Ainsi, les enfants auront tendance à raisonner ainsi : vous croyez que votre façon de faire est la bonne façon d’élever ses enfants, alors qu’elle n’est qu’une méthode parmi d’autres. Ils ont entendu des personnes respectables défendre une conception de l’éducation à l’opposé de celle que vous préconisez.  Ils se demanderont même comment vous pouvez être aussi certains d’avoir fait les bonnes choses? En prenant connaissance des lacunes de leur personnalité et de leurs problèmes personnels ils se diront qu’ils viennent en droite ligne de la façon suivant laquelle ils ont été éduqués.

Par la suite, ils se diront que si vous avez eu des enfants c’est parce que vous en vouliez. Selon vos propres paroles vous aimiez prendre soin de vos enfants, ils seront tentés de croire que cela ne vous a pas demandé beaucoup d’efforts.

Pour les adeptes du relativisme toutes les idées se valent : avoir une famille, ne pas en avoir. Chacun fait ses choix à partir de ses préférences. Ils seront donc portés à penser que les parents se persuadent d’agir pour le bien de leurs enfants, alors qu’au fond ils cherchent avant tout à satisfaire leurs propres besoins. Pourquoi devraient-ils avoir de la reconnaissance?

Je suis en désaccord avec le relativisme. Les parents méritent plus de gratitude, ne serait-ce que pour le don de la vie. Il y a une coupure profonde entre ceux qui pensent qu’il existe des vérités et des choses bonnes pour tout le monde et ceux qui affirment que tout est relatif. Le déficit de reconnaissance que vivent de nombreux parents est une conséquence directe de ce changement survenu dans le monde de la pensée.

John White, Québec

16 réflexions sur « L’Ingratitude et le relativisme »

  1. Toujours la même question : dans ce cas, quels sont donc « les vérités et les choses bonnes pour tout le monde » ? Explication s’il vous plaît.

  2. je voie dans l ingratitude une personne égocentrique qui ne veut pas reconnaitre la bontée venant de quelqu un, car son orgueille vicérale l étouffe a l idée de devoir dire merci , l ingrat a le sentiment d un pouvoir maléfique sur autrui ,et plus il est ingrat plus il se sent supérieur aux autres , quand a vouloir relativer l ingratitude c est refuser d admettre que l ingrat désire exercer son pouvoir c est avoir une pensée molle .

    1. à partir de quel moment est-on ingrat?
      Ma mère voudrait que je prenne son parti en toute circonstance, contre mon père , contre mes frères et soeurs qu’elle ne voit plus, contre ceux qui ont donné une opinion qui ne lui convient pas… Je ne le fais pas et donc je suis considérée comme ingrate. Certains parents pensent que du fait des sacrifices qu’ils ont faits, leurs enfants leur doivent TOUT (passé, présent et avenir) et doivent agir en conséquence en étant de tous leurs combats.

  3. Jusqu’à, il y a 6 mois, ma fille de 43 ans, racontait que lorsqu’elle était petite, c’était « la petite maison dans la prairie » chez nous.
    Cela ne l’a pas empêché de dire fréquemment que je lui devais tout et qu’elle ne me devait rien, donc j’ai toléré son « ingratitude récurrente ». Elle n’a jamais été serviable.
    Je ne raisonne pas ainsi, quand on s’aime, personne ne doit rien à personne. On a juste envie de faire plaisir.
    Je lui ai cédé peut-être trop de choses car j’ai failli la perdre à la naissance (j’avais perdu un bébé, sa petite sœur 2 ans auparavant). Elle a vite compris mes peurs de la perdre et me faisait des chantages à la fugue, entre autres…
    J’ai vite été un « pion sur son échiquier », j’ai pensé qu’en vieillissant…
    Elle me dit souvent qu’elle m’aime, d’une manière passionnelle, me décrit une personnalité, idéalisée.
    Depuis quelques mois, elle me dit qu’elle m’aime mais que de me voir la fait souffrir.
    Sur sa demande, je me suis beaucoup occupée de mes petits-enfants depuis leur naissance, ma fille étant souvent « dérangée » par ses enfants, me demandait de les prendre (nous habitions à 50 m l’une de l’autre). Je suis donc très attachée à mes petits-enfants, je surveille qu’ils aillent bien, mais je les vois peu.
    Ma fille me dénigre et s’arrange depuis quelques temps, pour que les enfants culpabilisent de m’aimer. Ils me disent qu’ils savent que leur mère leur ment à mon sujet, car, elle change les médisances qu’elle leur raconte.
    Elle a voulu brutalement divorcer, il y a 3 ans, depuis, elle boit beaucoup, fume beaucoup, s’occupe peu de ses enfants comme d’habitude (ils sont débrouillards, des grands ados maintenant), elle reçoit des hommes qu’elle connait à peine, (j’ai peur pour les enfants).
    Le jour de mon anniversaire l’année dernière, elle a fait une « TS », me disait vouloir rentrer dans mon ventre, s’agrippant à moi, etc. J’’avoue que j’étais abasourdie devant son comportement.
    Depuis, elle me fait des réflexions désobligeantes, auxquelles je ne réponds pas (pour ne pas exprimer ma colère et ma souffrance quand j’entends ça). Elle ne perd pas une occasion pour me dire des « méchancetés », elle le fait aussi avec certains de ses amis.
    Elle m’a souvent dit que j’avais été une bonne maman et qu’elle n’est pas une bonne maman.
    A côté, elle me dit qu’elle se sent parfaite et que si les hommes la quittent, c’est parce qu’elle est trop bien. Elle fait une thérapie depuis 3 ans, mais me dit ne pas tout dire à son psy et cela la rend fière de la dire….
    Je précise, que j’ai perdu 2 enfants (décédés)… et que je vis des choses qui dépassent mes forces parfois, même, si je suis « forte » comme on me dit.
    Mais personne ne voit la détresse que j’éprouve, je ne montre pas beaucoup mes peines, plutôt tendance à l’humour pour ne pas attrister les autres. C’est difficile d’accepter tout cela, parfois…
    Difficile à exprimer par écrit…

    1. Bonsoir Mick,
      dans les écrits de Dolto, il y a quelque chose comme, quelqu’un qui ne dit jamais sa souffrance, jamais sa colère, c’est comme insupportable, c’est « monstrueux » de perfection… Enfin je traduis ce que j’ai compris, ça n’engage que moi. Du coup, c’est très perturbant pour les enfants en face. Pourquoi ne pas commencer à inverser la tendance, exprimer ses craintes, posez des interdits (je ne veux pas que tu continues à ramener de parfaits inconnus), mettre enfin des limites (n’est-ce pas toujours cette demande qui s’exprime, dis-moi d’arrêter quand je déconne ?). En tous cas, si vous dites ce qui vous dérange, ça vous fera du bien.L’amour idéal que vous racontez, déjà, est-ce que ça marche en couple, mais parent-enfant, toujours ce sacré rôle à jouer, franchement, je tatonne moi-même beaucoup, des craintes, de la culpabilisation, etc.
      Courage, mais parlez-plus je crois, trop d’abnégation déprime, énergie négative, pensées suicidaires, etc.
      Battez-vous, relevez la tête, vous avez raison, c’est du bon sens, faites le deuil, cette fille là ne mourra pas en bas âge, mais elle doit cesser ses comportements auto-destructeurs, elle a le droit au bonheur sans payer le prix d’avoir survécue aux disparus.
      Je pense à vous, ça ne doit pas être très loin, croyez en vos forces

    2. Mick je pense que nous nous ressemblons.. Je ne vis pas exactement ce que tu vis.. mais j’ai les mêmes sensations que toi..
      J’ai voulu divorcer, quand j’avais 30 ans, eux douze et neuf.. leur pére ingénieur étant pour les méthodes éducatives « musclées ».
      Je suis partie pour l’inconnu.. avec mes enfants.. ils m’en ont fait baver. Mais je les aimais tellement, que rien n’aurait pu me faire regretter le divorce.. pas même la précarité dans laquelle j’étais.. (eux n’ont jamais manqué de rien), la solitude (ils se comportaient comme des maris jaloux)
      Ils ont été cruels chacun à leur façon, quand ils ont quitté le « foyer ».. ma fille enceinte de huit mois, m’a téléphoné, « papa me prend un apt, tu ne verras jamais le bb »!

      etc…

      Mais rien encore ne me faisait regretter d’avoir divorcer.. jusqu’au jour où je n’ai plus eu AUCUNE NOUVELLE de ma fille, il y a quatre ans.. ni de sa fille de 20ans bien sur..
      mon fils a décidé la même chose il y a un an environ.. je n’ai jamais vu son petit garçon qui va avoir trois ans.

      Je leur ai écrit.. aucune réponse.. je leur ai demandé « pourquoi « ? « qu’ai je fait » ?

      Par contre, tous les deux revoient leur pére.. qui donne sans doute des compensations financières pour leurs « déplacements « !!!

      un vrai phénomène de société..

      Le texte de John Withe m’a beaucoup plu.. on se sent moins seule..

      ps = « quelle honte ses enfants ne veulent plus la voir.. que leur a t elle fait « ??
      Moi aussi j’ai un enfant qui est mort, à l’âge de neuf ans..

  4. Bonjour

    Je suis toujours étonnée par l’ingratitude et le manque d’humanité que certains enfants affichent envers leurs parents.Dans les sociétés « traditionnelles » les enfants n’ont pas le droit de critiquer leurs parents sauf entre eux dans les coulisses.On réprime sévèrement tout élan égoïste venant des enfants.Le relativisme n’a pas sa place. On te fait comprendre que tant que tu vis sur leur toit tu te conformes a toutes les règles de la maison.Je trouve que ce genre d’éducation renforce les liens et crée un sentiment de sécurité chez tout le monde et surtout diminue le sentiment de toute puissance naturelle chez les enfants.De quel droit un enfant qui ne connait rien des sacrifices de la vie se permet-il de juger avec mépris ses parents qui se battent chaque jour pour lui offrir une meilleure vie?Un tel égoïsme doit être étouffé des la petite enfance pour ne pas créer un adulte ingrat qui se croit au dessus de tout.

    1. Comme vous êtes à côté de la plaque!
      Mes parents ont divorcé lorsqu’on avait 9 ans. Je suis restée avec ma mère. J’ai été sa psy, sa « taupe », son avocate, son défouloir.
      Ado, je passais mes mercredi après-midi à aller faire des ménages avec elle pour qu’elle se fatigue moins, j’ai été bossé à 16 ans (mercredi, week-end, vacances, jours fériés) en plus du lycée pour payer la cantine et le bus et de temps en temps une fringue.
      Ma jeunesse n’avait rien à envier à Causette, j’étais première de ma classe pour qu’elle soit fière: elle me gifflait en me traitant de prétentieuse. Elle m’oubliait partout, des heures. À 14 ans, je devais faire du stop pour aller aux anniversaires de mes copines, elle le savait, il était hors de question de flinguer son après-midi avec ses copines.
      Elle s’achetait pleins de fringues pour pouvoir retrouver un homme et moi je récupérais les dons du secours catholique…
      J’ai fermé ma gueule, j’ai TOUT encaissé.
      Je suis croyante (même pour ça, elle me dénigre), j’ai tenu avec dans la tête: « tu honoreras ton père et ta mère ».
      J’ai TOUT fait pour elle et elle a été odieuse toute ma vie.
      D’ailleurs, comme elle m’a toujours dit: « estime toi heureuse, tu n’étais pas voulue et en plus le gyneco m’avait dit que tu serais morte née. »

      Elle a côtoyé mes enfants, ne les gardant presque jamais, ne les a jamais emmenés en vacances alors qu’elle vit très bien depuis des années.
      C’est toujours moi qui invitait pour toutes les fêtes. Elle critiquait absolument TOUT: ma déco de table, mon repas de MME Parfaite comme elle disait.
      Je l’ai toujours défendue,même et surtout quand les autres me faisaient remarquer que ma mère était absolument horrible avec moi.

      En 2016, j’ai appris que je souffre de myelome multiple, j’avais 35 ans et des enfants encore jeunes.
      Ma mère habite à 20 minutes de chez moi, elle n’est ni venu tout de suite, ni des semaines après, pas un câlin, pas un mot gentil ou réconfortant.
      Elle ne m’a proposé aucune aide non plus…RIEN!!!

      Là, seulement, j’ai commencé à ouvrir les yeux, j’ai regardé en face la vie misérable qu’elle m’a fait vivre.
      Je lui en ai parlé.

      Sa colère a été terrible.

      Elle a tout reconnu pour finir par me dire: « c’est comme ça ma petite fille, j’ai fait ce que j’ai pu! Point final. »

      Je lui ai dit que j’aurais besoin de tendresse maintenant, que notre relation change.
      Elle m’a répondu: « pour ça t’as ton mari parfait, il ne s’est pas barré comme ton père, et tes enfants parfaits. Que veux-tu que je fasse, je suis pas médecin moi ».

      Bref, j’ai eu des heures d’essais d’explications gentilles et patiente, qui finissaient toujours pareil: elle me hurlait dessus de me taire.

      J’ai arrêté de la contacter.
      2 fois ensuite elle a demandé à prendre mes enfants pendant les vacances.

      Et là, elle a transféré sur eux sa méchanceté. La première fois, ils sont rentrés choqués de voir une facette d’elle qu’elle ne montrait jusqu’ici quasiment pas aux autres.

      Je lui ai demandé des explications, elle a traité mes enfants de p’tits cafteurs hypocrites!

      J’ai fait un rappel ferme des règles élémentaires qu’elle devait respecter…
      Et j’ai accepté qu’ils y retournent aux vacances suivantes car elle m’a promis de ne pas recommencer.

      Résultat: à peine montés en voiture, ça a commencé!!!
      Ce qu’ils nous ont rapporté était vraiment horrible, calomnieux, méchant…

      J’ai seulement envoyé un texto le lendemain pour lui dire que, au regard de son comportement, moi vivante, elle ne verrait plus mes enfants.

      Ça fait 14 mois, elle n’a jamais présenté d’excuses ou tenté un rapprochement (courrier ou autre), alors que ma maladie est grave et incurable.

      J’ai appris par l’un de mes frères qu’ elle s’est remariée en novembre, nous n’étions bien sûr pas conviés.

      Alors, vraiment, ça va bien « l’ingratitude » des enfants, vu de l’extérieur, je sais qu’en plus elle ose se plaindre que je la prive « sans raisons » de ses petits enfants et elle se fait passer pour la victime en rajoutant dans le pathos en disant que ma maladie a dû changer mon caractère et qu’elle est une victime collatérale!!!

      Il y a des personnes toxiques, manipulatrices, on n’est jamais dans le secret des familles.
      Mon tort a été de ne jamais me plaindre pour la « protéger » et ce, malgré les propositions de plusieurs assistants sociaux au collège ou au lycée qui se rendaient compte que qqchose n’allait pas.

      Ma mère est le prototype de femme qui proclame avoir toujours fait de son mieux et que je lui DOIS le respect quoiqu’il arrive, ce qui correspond pour elle a tout endurer.

      Remettez vous donc en question, cherchez bien, sans concessions et présentez les excuses qui doivent être formulées s’il le faut.
      Mais ne vous plaignez pas, ce n’est pas de gaieté de coeur qu’une fille coupe les ponts avec sa mère.

  5. Le bœuf, après avoir défriché une savane, se dirige vers une autre sans dire merci à celle qui l’a nourri pendant longtemps. Il ne doit avoir de reproche à l’endroit de cet animal, parce qu’il agit selon son instinct. Par contre, tout être humain ingrat est condamnable pour son ingratitude, parce qu’il doit toujours montrer sa capacité de dépasser l’animal en fonction des universaux qui le caractérisent en tant qu’humain.

  6. Bonjour Monsieur WHITE , bonjour aux internautes

    Il me semble qu’effectivement les gens se mettent à procréer ou à adopter pour leur plaisir ,pour combler un besoin( faire comme tout le monde pour ne pas être stigmatisé , combler un vide affectif , apaiser une angoisse existentielle ,donner un sens à sa vie ,etc…) .On procrée ou on adopte pour soi !L ‘enfant ne demande pas à naître !
    Du coup ,l’ enfant n’a pas à être reconnaissant de tout ce que lui donne ses parents puisque ce dernier n’a fait que satisfaire ses besoins et désirs .Il n’a aucune dette à son égard !Le code de la famille (je crois) dit que les gens ont des devoirs à l’égard de leurs ascendants mais je ne comprends pas puisque que préalablement à leur naissance ,les enfants ne se sont jamais engagés en quoi que ce soit à l ‘égard de leurs parents .Ces devoirs à l ‘égard de leurs ascendants leur tombe sur la tête !
    Donc pas de devoirs des enfants à l’égard des parents selon moi!
    Seul l ‘amour , lorsqu’il est là , fait agir les enfants pour leurs parents !Il n’y a que lui qui est le moteur !Et pour qu’un enfant ancré dans la vie , autonome , aime véritablement ses parents….

  7. L’amour, lorsqu’il est là… Mais souvent l’amour est unilatéral. Il faut que les parents disparaissent pour laisser la place à la génération suivante. Au décès des parents on se renseigne sur leur compte en banque point final. Cette situation, je l’ai vue, revue… Une généralisation autour de moi, pourtant tous n’ont pas été des mauvais parents. J’ai cru, moi aussi, être une bonne maman. J ai même adopté et j’ai connu la catastrophe. Certes je me faisais plaisir, fille unique orpheline de père, je comblais certainement un vide affectif mais le bonheur des parents d’avoir des enfants est-il préjudiciable au bonheur des enfants ? Alors il faudrait conseiller à tout le monde de s’abstenir de fonder une famille puisque nous serions de sales égoïstes.

  8. Papillon,
    Comme je me retrouve dans ton écrit (même si moi je n’ai pas d’enfant)
    Ma mère fait partie de ces femmes qui pensent qu’elles ont fait un « miracle » en nous donnant la vie. Je suis née après 3 garçons décédés en bas âge, bien que ma venue au monde fût très difficile j’y ai survécu. Elle a toujours tenu le même discours : « je ne voulais plus d’enfant » elle a eu un garçon 1 an plus tard… mais il est décédé aussi. Aujourd’hui c’est une vieille dame qui a failli mourir l’année dernière. Je m’en suis occupée 24H/24H pendant plus d’un an avec l’un de mes frères et mes sœurs. Ce fût extrêmement éprouvant tant physiquement que moralement. Aujourd’hui elle va mieux mais elle n’a jamais eu un geste, un mot pour exprimer sa reconnaissance. Pour elle, tout cela lui est du car elle nous a mis au monde. J’en parle parfois comme un « monstre d’égoïsme » car outre le fait qu’elle ne se soit que très peu occupée de moi, que j’ai du travailler pour payer mes études, mes vêtements, mes rdv médicaux, qu’elle ne me rend jamais visite et ne me téléphone pas. Et malgré tout cela je continue à lui rendre visite et à prendre soin d’elle et si j’ose « ne pas me présenter à mon poste » càd sa visite hebdomadaire, c’est elle qui me trouve ingrate!
    Pour conclure la gratitude n’est PAS un dû, c’est une réciprocité à laquelle chacun est en droit de prétendre.

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