Les nouvelles rapportent des histoires de parents qui mettent à mort leurs enfants avant de se suicider dans l’espoir de les amener vers un monde meilleur, de terroristes qui massacrent des vies innocentes tout en étant persuadé d’aller directement au ciel, de personnes qui se suicident en vue de retrouver la paix. Comment quelqu’un qui renonce à la vie par révolte, dans la haine et en refusant ses limites peut-il être dans les dispositions pour entrer dans un monde de joie et de paix?L’expérience humaine la plus élémentaire montre que pareils états d’âme (la révolte, la haine, l’orgueil) font en sorte que la personne s’enlève elle-même la possibilité de participer à la joie et à la paix des autres. Elle en a trop sur le cœur. Son au-delà peut-il être aussi bon qu’elle se le représente puisqu’elle serait en présence de ceux qui lui reprocheront de leur avoir fait subir ce qu’elle-même ne veut pas subir? Enfin, notre conscience ne nous laisse-t-elle pas pressentir que notre sort ne peut être le même selon que l’on a vécu en faisant le bien ou le mal? Je ne pousse pas plus loin le raisonnement. Je souhaite seulement rappeler l’importance d’avoir la connaissance la plus précise possible de la vie après la mort et des conditions pour y avoir accès. C’est le rôle de la foi de suppléer aux limites de notre expérience. Les grandes religions s’entendent pour affirmer que l’union avec Celui qui nous a créé nous fait entrer dans un monde de joie et de paix qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer. Elles affirment du même souffle que cela ne se fait pas sans respecter certaines conditions. On doit, à tout le moins, par notre vie tenter de devenir le meilleur possible pour ressembler à Celui et à ceux auxquels nous serons unis. C’est tout le contraire de la révolte, de la haine et de l’orgueil.
Dans un monde laïcisé comme le nôtre où, à l’image de nos téléromans, tout se règle sans faire référence à Dieu, il existe un réel danger que chacun se construise un paradis selon ses désirs. En plus de se tromper cruellement sur la destinée qui les attend, ces personnes risquent de faire plusieurs victimes innocentes. Un enseignement clair sur la vie après la mort et les conditions pour y accéder demeure le meilleur remède contre les drames conjugaux, le terrorisme et le suicide, puisque ces crimes puisent leur motivation dans l’espoir d’accéder à un monde meilleur. Croire est exigeant et difficile, mais vivre dans l’illusion est bien pire.
John White, Québec.