L’homme a le goût du meilleur. Il cherche à se développer pleinement, à atteindre sa pleine stature pour parvenir à vivre l’amour et l’amitié, apporter sa contribution à la société, vivre de bonnes relations avec ses proches, donner le meilleur de soi. Certains y arrivent, d’autres pas. Il importe de comprendre le lien entre le plein développement et la probabilité de vivre la vie la meilleure.
Une vie humaine réussie implique de choisir le bien de préférence au mal. Ce n’est pas facile, d’où la lutte pour rester fermement attaché au bien malgré l’attrait que le mal exerce sur nous. Pour y parvenir nous devons développer quatre groupes de qualités.
Être modéré
Le bien de par sa nature nous attire. Face aux biens de base (nourriture, boisson, sexe, jeux) qui exercent un grand attrait sur nous, nous n’avons pas besoin de qualités pour les aimer puisque cela se fait naturellement. Nous devons plutôt apprendre à les désirer avec mesure. Les désirer uniquement en vue de notre bien et de celui des autres. Ce qui implique la maîtrise de ses désirs. Manger sans nuire à sa santé et sans priver les autres de leur juste part, boire sans devenir un danger public, jouer sans être dépendant. Sans cette maîtrise, ce qui était au départ un bien se transforme en un mal. La boisson prise avec mesure réjouit le cœur de l’homme, sans contrôle, elle devient son ennemi.
Avoir du courage
Parmi les biens recherchés au cours de la vie certains sont difficiles à obtenir (ex. réussir ses études, devenir compétent au travail etc.). Face à ce type de biens, il est nécessaire de développer des qualités qui nous donnent de la combativité, pour ne pas abandonner dès les premiers obstacles. Toutes les qualités associées au courage entrent dans ce groupe : la patience, la persévérance, la longanimité (pour tout ce qui est long), la grandeur d’âme (elle donne de l’idéal, sert à éviter de perdre son temps dans ce qui est indigne de nos talents, à avoir de belles ambitions). En portant attention on se rend compte que toutes ces qualités se tiennent entre elles et contribuent à rendre l’agir plus parfait. Le courage sans la persévérance ou la patience risque de devenir un feu de paille. La grandeur d’âme en nous attachant à des biens plus grands donne une motivation puissante au courage, à la patience, la persévérance etc. Par exemple, le médecin trouve dans son idéal de trouver un remède à une maladie grave la motivation nécessaire pour accepter les contraintes de la recherche.
Dans la vie il y a aussi des maux. Les maux naturels : la maladie, les désastres naturels etc. Les maux provenant de l’action humaine. Le pire étant la guerre. Sur le plan individuel, il y a l’homicide, viennent ensuite toutes les formes de violence. Il faut du courage pour demeurer fermement attaché au bien malgré la menace. Sans elle les humains se sauvent ou, encore, ne posent pas les actions appropriées paralysés qu’ils sont par la peur. Le courage consiste à être prêt à souffrir ou à risquer sa vie pour une cause qui en vaut la peine. La raison a un rôle important à jouer, elle doit bien évaluer si la cause en vaut la peine et s’il est nécessaire d’aller aussi loin que de risquer sa vie pour la défendre. Sans cette évaluation juste de la raison, l’élan courageux devient de la témérité. Comme il arrive à ceux qui mettent leur vie en péril, pour épater leurs amis ou pour tout autre motif léger. Et aussi ceux qui meurent pour ne pas avoir su évaluer correctement le danger (ex. le conducteur inexpérimenté). La vie est précieuse, elle ne doit pas être risquée à n’importe quel prix, sans prendre les moyens raisonnables pour éviter le pire.
Être juste
Dans sa quête des biens les meilleurs l’homme n’est pas seul. Il doit accorder à chacun la place qui lui revient. Il est déjà beau de parvenir à être quelqu’un de bien. Pouvoir faire du bien aux autres constitue une perfection supplémentaire. Ces autres ne sont pas à mettre sur le même pied. Par exemple, les parents méritent une place de choix en raison de leur rôle, les membres de la famille aussi. Un ami mérite plus de considérations qu’un étranger. Le patron, les collègues de travail ont chacun leur importance. La justice consiste à donner à chacun ce qui lui est dû, ce qui est une façon de le respecter. La gratitude envers les parents devrait primer sur celle éprouvée envers le voisin qui rend uniquement des services à l’occasion. Une personne mariée ayant des enfants ne peut risquer sa vie au même titre qu’un célibataire. Se rendre compte du l’apport des autres constitue déjà une première forme de justice. La gratitude a ce rôle à jouer. Certaines formes de gratitude demandent une plus grande ouverture d’esprit. Apprécier à sa juste valeur l’héritage reçu de son pays (son territoire, les concitoyens, la langue, la culture, ses institutions, sa religion, le développement économique et social, etc.) demande de l’humilité et de la perspicacité. Une fois la gratitude présente, un cœur généreux souhaite apporter une contribution à son pays dans la mesure de ses moyens.
S’il est difficile de prendre conscience de tout ce que nous devons à notre pays, il l’est tout autant en ce qui regarde les parents. L’expérience apprend que c’est en devenant parent à leur tour que les enfants montrent davantage de reconnaissance. En expérimentant au quotidien les multiples exigences de la parentalité, ils comprennent mieux ce que leurs parents ont fait pour eux. Il en va de même des rapports entre employés et patron. Rares sont les employés qui perçoivent les exigences de la fonction de patron : la lourdeur des responsabilités, les heures réelles consacrées à la tâche, les décisions difficiles à prendre, la solitude du pouvoir etc. Le plus souvent les employés croient faussement que ces derniers ont une vie facile.
Avoir une raison bien formée
Enfin, qu’il s’agisse d’apprendre à se maîtriser, à agir avec courage tout en étant juste, il n’est pas possible d’y parvenir sans développer la capacité de bien analyser tout ce qui est en cause. Il importe dans la vie de faire les bons choix. Pour y parvenir, il faut développer certaines qualités de la raison pour la rendre capable de bien peser les pour et les contre (le jugement), de bien tenir compte de circonstances (la circonspection), de tirer des leçons du passé (l’expérience), de voir venir les coups ou les réactions des autres (la prévoyance), de bien sentir ce qui se passe (intuition, flair). La raison non formée tend au contraire à avoir une vue biaisée de la réalité, analyse tout de façon uniforme quelque soit la variété des circonstances, n’arrive pas à prendre de l’expérience parce que sa mémoire a des souvenirs partiels ou déformés de ce qui est réellement arrivé, paralyse devant l’inattendu, se déconnecte de la réalité. Sans le concours d’une raison mature les trois autres qualités ne peuvent atteindre leur perfection et, même, à l’occasion passer à côté du but recherché. Les remarques sur le courage le rendent évident. Sans ces qualités, il n’est pas possible de faire de bons choix. Un peu comme un être grand et fort mais aveugle lequel risque de tomber dans un trou en marchant.
Un être complet maîtrise ses désirs, a la combativité nécessaire pour réaliser les objectifs librement choisis. En raison de cela, il traite chacun avec respect. Il parvient à agir ainsi parce qu’il a développé les qualités de sa raison qui permettent de mieux évaluer où se trouve le bien véritable.
Ces considérations montrent que le plein développement a un but : pouvoir vivre ce qu’Il y a de meilleur dans la vie. Oui, mais est-ce accessible au commun des mortels? Oui, bien sûr! La nature aurait-elle mis en nous un goût du meilleur si nous n’étions pas capables de l’atteindre?
Chacun d’entre nous avons des prédispositions naturelles envers l’une ou l’autre des quatre groupes de qualités. Les parents observateurs peuvent s’en rendre compte même en bas âge. Tel enfant n’a peur de rien, tel autre donne facilement de ses bonbons aux autres, tel enfant maîtrise facilement son attrait pour la nourriture, tel autre est plus pensif que les autres. Autre point encourageant : tout effort pour améliorer une qualité fait progresser du même coup les autres. Les qualités grandissent en même temps un peu comme les doigts de la main. Celui qui organise une fête pour montrer sa reconnaissance à un ami se butera probablement à des critiques. Le désir de faire plaisir à son ami lui donne le courage d’y faire face. En cherchant la bonne façon d’organiser la soirée, il devra mettre à profit toutes les ressources de sa raison. Pour être à la hauteur des attentes de son ami et de tous ceux qui seront là, il devra maîtriser pendant cette journée son goût de commencer à fêter plus tôt. En cherchant à bien traiter son ami (ce qui est un acte de justice), il développe du même coup les autres qualités. N’est-ce pas une façon agréable d’apprendre?
John White
merci nous avons bien lu la phylosophie sur l humain pleinem………….
Nous avons du travail sur le être dev. et le courage. En ce moment nous sommes en pleine recherche du moi personnel tout un travail.a bientot