La culture relativiste de notre société ouvre la porte au décrochage scolaire des garçons

Le relativisme, pour le présenter brièvement, consiste à affirmer que les idées de tout un  chacun,  aussi diverses soient-elles, se valent. On ne peut prétendre à la vérité, autant dire qu’il n’y a pas moyen d’en venir à rien de certain.

Ce point de vue concernant la vérité se traduit au plan de l’éthique par la conviction qu’il n’y a pas de choses bonnes ou mauvaises pour tout le monde. Ce qui  est bien pour l’un peut être vu comme étant mauvais par l’autre.  Cela n’a pas d’importance.  Ce qui compte c’est de respecter les choix de chacun. Cette conviction que tous les choix se valent nie par le fait même que la vie ait un but, pour le remplacer par celui qu’on veut bien lui donner.

Le plus grand taux d’échecs des garçons ne peut venir du fait qu’ils ont moins de capacités intellectuelles. Il provient principalement de la difficulté qu’ils éprouvent à avoir la motivation nécessaire envers les études. L’école prépare les jeunes à la vie future.  Le jeune garçon se distingue de la jeune fille par son goût prononcé pour l’action. Déjà dans l’enfance, cette propension à bouger et à agir saute aux yeux.  Pour entreprendre une action, il faut avoir une bonne raison de le faire, surtout si elle est difficile à réaliser.

Le jeune garçon souhaite faire quelque chose de bien de sa vie. Il suffit de l’écouter lorsqu’il rêve tout haut. Il voudrait laisser sa marque, apporter quelque chose d’utile à la société, même, la sauver des périls qui la menacent. La culture relativiste lui coupe les jambes, lui enlève ses ailes. Si la vie n’a pas de but précis, si tout est pareil, pourquoi  s’engager dans ces actions qui le font rêver puisque la société lui dit qu’elles n’ont que la valeur qu’il veut bien leurs donner. Qui mettrait toutes ses énergies à ce qui n’a pas qu’une valeur relative?  Pourquoi s’astreindre à ce que l’école lui demande, si  tout cela ne conduit pas au terme à quelque chose de vraiment meilleur? Lui dire qu’il fera plus de cash plus tard, qu’il sera mieux intégré à la société, ne satisfait pas son âme qui voulait apporter quelque chose de plus consistant.

Tout le drame des jeunes garçons est là. Ils ne demandent pas mieux que de passer à l’action, mais la culture ambiante dit qu’il n’existe pas de buts meilleurs, ce qui le démotive. Si la vie n’a pas de buts valables en eux-mêmes dans lesquels s’investir, autant avoir du fun en attendant… Force est de constater que les solutions proposées à date donnent peu de résultats parce qu’on n’a pas su voir la racine du problème. Toute campagne de lutte au décrochage ne peut avoir d’efficacité qui si l’on parvient à convaincre les étudiants que la vie a un but et que certains choix sont meilleurs que d’autres.

Et les jeunes filles alors? Elles vivent dans la même culture et réussissent mieux. Comment concilier ce fait avec l’explication par le relativisme?

La jeune fille accorde plus d’importance à l’amour, les relations personnelles comptent pour beaucoup. Plutôt que d’être centrée sur l’action, elle recherche avant tout le bien vivre avec ses proches. Cet objectif la préserve du dommage que subit le garçon. Culture relativiste ou pas, sa priorité : avoir les meilleurs liens possibles avec les autres reste toujours réalisable. Elle peut vivre l’amitié, l’amour où tout autre type de relations. Il suffit de s’ajuster à la personne avec laquelle elle souhaite vivre un lien, comme cela a toujours été. Ceci ne veut pas dire que les relations humaines n’ont aucune importance pour les garçons, ni que l’action ne tient aucune place dans l’univers féminin. Ce qui ne fait pas de sens. Il s’agit d’une question de degré.

John White, Québec

2 réflexions sur « La culture relativiste de notre société ouvre la porte au décrochage scolaire des garçons »

  1. Bonjour,

    Tout d’abord merci pour ce site qui nous permet d’enrichir notre réflexion personnelle.

    Mais dans cet article, vous semblez faire allusion à une réalité absolue qui vous parait comme évidente. Etant moi-même lycéen, je suis sur le chemin de l’accession à une réalité propre à ma personne (du moins c’est chose en quoi j’ai foi), donc tout à fait relative, et je me demande comment vous pouvez définir une réalité « vraiment meilleure », tout en prenant compte que nous sommes pour beaucoup le produit de notre éducation et de notre culture ? Selon vous, il y aurait donc un idéal humain absolu ?

    En espérant une réponse rapide de votre part,

    Dominik.

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